Voyez comment le hêtre prend racine

RegardLe revers du chemin offre une vue sur les racines d’un hêtre.

D’une part, les racines ne s’enfoncent pas immédiatement sous la souche mais courent d’abord à fleur de terre ou à faible profondeur, tout en se divisant et en bifurquant dans toutes les directions. Cette organisation se reproduit à l’identique tout autour de la souche, y compris sous vos pieds.

D’autre part, vous apercevez des racines qui se sont soudées avec d’autres là où elles sont entrées en contact.

La couche de terre superficielle est ainsi emprisonnée dans un fin maillage et se retrouve par conséquent peu exposée à être emportée par les eaux ruisselantes en cas de fortes intempéries. Le hêtre est donc une espèce favorisant la conservation de la fertilité des sols. Il y contribue également en produisant une grande quantité de litière de feuilles qui se décompose rapidement en humus.

Contrairement au chêne dont l’enracinement dit « pivotant » l’oblige à s’établir sur des sols assez profonds, le hêtre peut faire courir toutes ses racines à fleur de terre quand un obstacle les empêche de s’enfoncer en profondeur. Cette capacité lui ouvre la conquête de milieux tels qu’un sol superficiel couvrant une dalle rocheuse. La vaste étendue couverte par ses racines lui permettra de capter suffisamment d’eau pour ses besoins. Mais cet enracinement confère à l’arbre une assise dite « en galette » pouvant l’exposer à être renversé par le vent à l’occasion d’une forte tempête.

À propos

    • Type de point

      Flore, Nature

    • Nom du site

      Forêt communale de Lahaymeix

    • Lieu-dit

      Le Juré

    • Coordonnées GPS

      48° 55′ 43.2″ N 5° 23′ 51.0″ E

Regarder

juillet –  octobre

Plusieurs espèces de champignons sont observables sous les hêtres. Ils sont les organes reproducteurs de filaments souterrains microscopiques, appelés « mycélium », qui vivent autour et dans les racines du hêtre. Ils y prélèvent de la sève et, en échange, ils sécrètent des substances qui améliorent la fertilité du sol, régulent sa teneur en eau et contribuent à garder l’arbre en bonne santé. Il s’agit donc d’une interrelation qui profite à la fois au hêtre et au champignon, nommée « symbiose mycorhizienne ».

Le plus réputé des champignons comestibles poussant sous les hêtres est la girolle, ici appelée « jaunotte ». Mais, alors que le hêtre prospère actuellement dans le massif, les jaunottes sont bien plus rares qu’autrefois. Les nouvelles méthodes de gestion forestière en sont la principale cause. Alors que la coupe « à blanc » d’une parcelle entière était chose rare dans le passé, elle est devenue le mode habituel d’exploitation de la forêt. Par suite de la suppression du manteau forestier, le sol est exposé à la lumière vive et à la sècheresse, ce qui provoque la disparition du mycélium des girolles. S’en vont avec lui les promesses d’abondantes récoltes du petit champignon jaune, même si une nouvelle génération de hêtres remplace les arbres coupés.

Faire

juillet –  octobre

Parmi les champignons comestibles présents sous les hêtres, la girolle et la trompette des morts se récoltent habituellement de juillet à septembre, la russule charbonnière de juillet à mi-octobre et les cèpes comestibles (cèpe de Bordeaux, cèpe jaune) de juillet à fin octobre.

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