Un ancien remède pire que le mal

RegardDe grandes feuilles découpées prennent naissance à la base de la tige principale de l’hellébore fétide. Leur forme a valu à la plante le surnom de « Pied-de-griffon ». Elles restent en place plusieurs années. Les petites feuilles qui s’attachent à la tige florale sont ovales et terminées en pointe. Elles sont dépourvues de « tige ».

L’hellébore fleurit et produit des graines deux fois au cours de sa vie, celle-ci pouvant durer dix ans. Un jeune pied ne comprend qu’une touffe de grandes feuilles. Lorsque le pied arrive à maturité, généralement vers quatre ou cinq ans, s’ajoutent des tiges qui produiront des fleurs, ainsi que des tiges stériles. Celles-ci assureront une seconde floraison l’année suivante, qui sera suivie de la mort de la plante.

Attention : toute la plante est très toxique. Elle servait autrefois à « soigner » des maladies alors incurables, notamment la folie et la dépression. Mais le traitement se révélait si dangereux qu’il était d’usage que le patient fasse son testament avant d’absorber la médication !

À propos

    • Type de point

      Flore

    • Coordonnées GPS

      48° 55′ 04.3″ N 5° 21′ 30.7″ E

Humer

Les feuilles et les fleurs dégagent une odeur nauséabonde, qui s’amplifie si on les froisse. Cette odeur, dite « vireuse », est commune à de nombreuses plantes toxiques : ciguë, pavot…

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janvier –  avril

L’hellébore fétide est en floraison, parfois à moitié recouverte de neige. Les fleurs vert-jaune, ourléesde rouge sombre, sont tournées vers le bas pour protéger le pistil et les étamines des intempéries. Malgré leur couleur discrète, elles sont très attractives pour de nombreux insectes pollinisateurs de la forêt car elles produisent du pollen et du nectar en abondance. Abeilles et bourdons viennent en faire la récolte lors des journées ensoleillées, même lorsque la température frise la gelée.

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mai –  septembre

Les fruits ressemblent à de minuscules gousses de haricots saillant du cœur de la fleur. À maturité, ils se fendent, libérant leurs graines qui tombent sur le sol. Celles-ci sont munies d’une petite excroissance charnue appelée « éléosome », contenant des substances nutritives, ainsi que des arômes qui attirent des fourmis,  habituellement non granivores.  Si l’une d’elles passe par là, elle emportera l’éléosome dans sa fourmilière ainsi que la graine qui y est attachée. Une fois son éléosome consommé, la graine sera jetée sur une des « déchetteries » du nid, n’étant pas considérée comme un aliment. Ainsi, elle aura été éloignée de la plante-mère et déposée sur un sol fertilisé par des déchets décomposés.