RegardL’arum tacheté croît en milieu forestier. C’est une plante qui est révélatrice de l’état du sol sur lequel elle pousse. Pour cela, elle est dite « bio indicatrice » Sa présence aux abords de cette partie du circuit témoigne qu’ici le sol est argileux, calcaire, profond et riche en matière organique d’origine végétale. Mais l’abondance de l’arum indiquerait également que cette matière organique se transforme très lentement en sels minéraux assimilables par les plantes. La cause en serait une aération insuffisante du sol qui ralentirait la vie microbienne chargée de cette opération. Pour conséquence, le sol se retrouverait alors carencé en potasse, élément symbolisé par K. C’est un des trois ingrédients indispensables à toutes les plantes vertes avec l’azote (N) et le phosphore (P).
Attention : Toute la plante est très toxique à l’état cru ! Le dépôt d’un petit morceau de feuille sur la langue suffit déjà à provoquer son gonflement. Cette propriété était autrefois mise à profit en Meuse pour faire zézayer les bavards impénitents qui ignoraient la chose. Cette farce est à remiser au musée du patrimoine.
Entre août et septembre de nombreux cas d’intoxication avec l’arum sont signalés aux Centres anti poisons, la plupart avec seulement deux ou trois baies ingérées. Les jeunes enfants sont particulièrement exposés à ce danger, la grappe de fruits rouge étant à leur portée. Auguste Parmentier étudia néanmoins la possibilité de cultiver l’arum pour en consommer la racine, celle-ci devenant comestible après ébullition dans plusieurs eaux. Mais au vu du risque encouru, il préféra faire la promotion de la pomme de terre !
Flore
48° 55′ 00.1″ N 5° 23′ 52.7″ E
mars – avril
Les feuilles en fer de lance apparaissent en début de printemps, parfois tachées de brun ou de noir.
avril – mai
Entre les feuilles apparait une grande pointe verte renflée à la base. Elle s’ouvre bientôt en formant un cône vert renflé à la base. Il est ouvert sur un côté d’où émerge une tige violacée en forme de massue. Celle-ci diffuse du parfum qui incite des mouches et des moucherons à venir se poser dessus. L’odeur étant plus forte vers la base de la tige, elle invite les insectes à visiter l’intérieur du renflement du cône, là où sont placés les organes reproducteurs. En s’y frottant, les insectes participeront à la fécondation des organes femelles et au transport de pollen vers d’autres plants d’arum.
mai – mai
Touchez du bout du doigt la tige en massue ou la base du cornet d’une fleur fraichement éclose. Vous percevrez qu’elles dégagent de la chaleur ! Ce mécanisme favorise la diffusion des odeurs attractives et stimule l’activité des mouches et moucherons qui séjournent dans le renflement de la base du cône. Les hôtes de la plante sont ainsi encouragés à s’ébattre afin de jouer plus efficacement leur rôle de pollinisateurs.
mai – mai
Pendant la floraison, qui dure environ trois jours, l’arum émet une odeur que certains qualifient de cadavérique et d’autre d’excrémentielle ! Il est donc aisé de deviner le régime alimentaire habituel des insectes que la plante sollicite pour sa pollinisation !
juin – septembre
Le plan d’arum se transforme en une courte tige verte dépourvu de feuilles et portant un épi de baies vertes virant progressivement au rouge vif. Le haut de l’épi rougit en premier. Des personnes, des chiens ou des carnivores sauvages ont été intoxiqués suite à la consommation d’escargots ou d’oiseaux venant d’ingérer des baies d’arum qui, pour eux, sont inoffensives !