Unis dans la tempête, ils ont survécu
RegardCes deux chênes se ressemblent comme des jumeaux. Ils paraissent pareillement âgés et avoir partagé les mêmes accidents de la vie.
- Ils ont survécu à la tempête de décembre 1999, à l’inverse des grands arbres voisins, même si plusieurs de leurs branches charpentières ont été cassées. Mais l’afflux de lumière vive sur leur tronc a provoqué la naissance et la croissance d’anneaux de branchettes appelées “ gourmands ”. Par la suite, le couvert des arbres s’est reconstitué autour d’eux et leurs troncs furent à nouveau plongés dans une semi-pénombre. Les gourmands ont alors dépéri et fini par mourir.
- Plusieurs de leurs plus grosses branches ont été cassées au cours de la tempête, tandis que les forts balancements du tronc provoquaient la rupture d’une partie de leurs fines racines nourricières. Trop affaiblis et désormais très exposés à la sècheresse estivale, les chênes n’ont pas pu reconstituer une frondaison aussi épaisse et étendue qu’auparavant. La croissance de leur tronc est désormais insignifiante.
- Ils sont tous les deux corsetés par des tiges de lierre d’une section déjà imposante. Leur croissance a été favorisée par le bon ensoleillement de leur rameaux feuillus, installés sous la maigre frondaison de leurs tuteurs.
- Leurs troncs présentent plusieurs zones dites « de nécrose », sous la forme de poches de bois pourri. Elles résultent de blessures que les arbres n’ont pas pu recouvrir suffisamment rapidement de nouvelle écorce, étant trop affaiblis. Elles ont donc été infectées par des bactéries et par des champignons mangeurs de bois.
Ces deux arbres ont donc peu de chances de finir en bois de menuiserie ou de charpente. Mais ils apportent au paysage forestier un élément de diversité et d’étrangeté qui participe à l’esthétique du lieu.