Mâle ou femelle, il change de nom

RegardLa Lorraine est une des régions de prédilection du cornouiller mâle en France. Cependant, il est bien moins fréquent qu’autrefois, n’étant le support d’une petite économie familiale et artisanale fondée sur l’exploitation de son bois et de ses baies. Il se plait en lisières des bois établis sur les coteaux calcaires bien exposés. On le trouvera également en pleine forêt, pour peu qu’il dispose de suffisamment de lumière. Si sa feuille ressemble à celle du cornouiller sanguin, beaucoup plus fréquent que lui, leurs jeunes rameaux font la différence. Les rameaux du cornouiller mâle sont velus, verts et à section presque carrée. Ceux du cornouiller sanguin sont lisses, rougeâtres et à section ronde ou ovale.

À propos

    • Type de point

      Flore

    • Coordonnées GPS

      48° 55′ 06.2″ N 5° 25′ 12.7″ E

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Son nom latin : cornus mas, « cornus » signifiant « javelot », ainsi que l’un de ses noms populaires : « bois-de-fer », résument bien les qualités de son bois : rigidité, dureté et résistance à l’abrasion. Jusqu’au milieu du 20ème siècle, nombre de petits fermiers lorrains coupaient les tiges de cornouiller pendant l’hiver. Puis ils les ramenaient dans leur grange et les débitaient selon leur calibre, avant de les livrer à des ateliers de fabrication de manches d’outils. Il y en avait deux à Saint-Mihiel, le dernier en activité ayant fermé vers l’an deux mille. On en faisait également des barreaux d’échelles, des dents de râteaux, des pièces d’engrenages, des fourches à foin, des crosses de fusils…

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octobre –  octobre

Les fruits, appelés cornouilles et parfois « cougnolles », sont déjà bien visibles à la fin du printemps. Elles commencent à rougir vers fin août. Leur maturation complète a lieu en octobre. Elles ressemblent alors à de petites olives molles, rouge très foncé, et ne tardent pas à tomber au sol. Le goût des cornouilles bien mûres évoque à la fois la framboise, la groseille et la grenade. Elles sont délicieuses en fruits de bouche ou peuvent être transformées en sirop, confiture ou gelée. Cueillies un peu avant maturité, elles seront confites au vinaigre ou mises en saumure. En moyenne, cinq cents fruits pèsent un kilogramme.

Attention : Ne pas confondre les cornouilles avec les petites baies noires et cylindriques du cornouiller sanguin qui sont laxatives !

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mars –  mars

Le Cornouiller mâle est couvert de petites boules de fleurs d’un jaune éclatant. C’est notre mimosa des lisières. Le cornouiller sanguin ne fleurit qu’en juin-juillet.

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juin –  octobre

Les nervures latérales des cornouillers (mâle et sanguin) dessinent une courbe qui les fait converger vers la pointe de la feuille, à la différence de celles des feuilles des autres arbres et arbustes de nos forêts, qui sont le plus souvent droites et parallèles entre elles.

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juin –  octobre

Prendre une feuille de cornouiller et la tenir aux deux extrémités entre le pouce et l’index de chaque main. Ecarter doucement les mains jusqu’à la rompre. Les deux morceaux resteront attachés par des fibres de renfort des nervures, pourtant très fines. Cette expérience suffit à identifier l’arbuste.

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juin –  octobre

Les feuilles sont légèrement nauséabondes et ont pourtant valu à l’arbuste le surnom de « bois-punais ». « Punais » est un adjectif de vieux français qualifiant un objet qui sent très mauvais, tel un œuf pourri (œuf punais) ou l’insecte justement nommé « punaise ».

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septembre –  septembre

Ramasser une poignée de cornouilles bien rouges mais encore un peu fermes et les placer dans un verre. Faire bouillir vingt centilitres d’eau avec vingt grammes de sel. Une fois la saumure refroidie, la verser sur les cornouilles jusqu’à finir de remplir le verre. Fermer ce dernier avec un film alimentaire et le laisser à l’obscurité pendant deux mois avant de consommer. Ce condiment était très en vogue au Moyen-âge. Il accompagnera les charcuteries et le poisson de sa texture fondante et de sa saveur framboisée.

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octobre –  octobre

Ramasser une grosse poignée de cornouilles bien mûres et les faire cuire pendant vingt minutes dans un demi-litre d’eau avec cinquante grammes de sucre. Passer le liquide à travers une passoire et presser pour obtenir le maximum de pulpe et de jus. Dégustez ce sirop bien frais, allongé d’un peu d’eau plate ou pétillante, dont le goût vous rappellera la grenadine.