Enquêtez sur les traces du blaireau

RegardCette coulée est très bien marquée. Les fréquents passages ont empêché toute germination de plantes et fait disparaitre la litière de feuilles mortes. Ce fait dénote le comportement casanier de ceux qui l’ont créée et permet d’exclure les animaux assez vagabonds que sont le renard ou le chat forestier. L’absence de couloir ouvert dans la végétation arbustive ou de branchettes brisées surplombant le chemin nous amène à déduire que ses usagers habituels ne sont pas de grands animaux : cerfs, chevreuils ou sangliers ; ceux-ci auraient, par ailleurs,  laissés sur le sentier les empreintes de leurs sabots. Par ailleurs, la largeur assez importante de la coulée, soit dix-sept centimètres en moyenne, exclut des animaux aussi graciles que le putois ou la fouine. En conclusion, nous sommes en présence d’une coulée de blaireaux. Ce sont de petits ours en miniature qui,  par leur apparence et leur régime alimentaire, présentent bien des similitudes avec l’ours véritable.

À propos

    • Type de point

      Faune

    • Coordonnées GPS

      48° 55′ 48.8″ N 5° 25′ 31.6″ E

Regarder

Remarquez que la sente relie un milieu forestier à un milieu ouvert dont vous aurez une vue panoramique en vous postant contre la clôture en contrebas du chemin. Au premier plan, c’est une prairie traversée par unruisseau, parsemée d’arbres et d’arbustes. Nombre de ceux-ci produisent des fruits : merisiers, sureaux, aubépines… En arrière-plan, on aperçoit des champs cultivés. Cette mosaïque de milieux est très favorable à l’installation du blaireau. Outre la boisson, la présence d’eau offre un espace de proximité riche en lombrics et en larves d’insectes qui forment la base alimentaire de l’animal. La prairie fournit également les plantes herbacées dont il tapisse les chambres d’habitation de son terrier. Dans les champs cultivés, l’animal ira quelquefois en été prélever des épis de céréales en cours de maturation. Les grains « en lait » constitueront sa principale ressource alimentaire si la sècheresse s’installe, celle-ci faisant migrer les lombrics vers les couches profondes du sol. En automne, il mangera beaucoup de fruits, un vieux dicton lorrain affirmant que « le blaireau fait sa graisse avec les fruits ». En tout temps, il recherchera les produits de la forêt tels que les fruits ou les baies, ainsi que les animaux qu’il aura déterrés ou extraits du bois pourri à l’aide de ses puissantes griffes : petits rongeurs, taupes, reptiles, limaces, couvains de guêpes et d’abeilles sauvages. Il consommera également les cadavres frais.

Faire

La présence de « pots »  est un autre indice de la fréquentation du site par des blaireaux. Ils sont assez nombreux dans cette localité et l’on pourra les rechercher sur les abords du sentier entre ce poste et le suivant. Ce sont de petits trous que l’animal creuse avant d’y déposer ses excréments. Avec une baguette, on peut sortir une crotte de son pot et tenter de deviner les restes alimentaires qu’elle contient : noyaux ou pépins, carapaces ou pattes d’insectes, poils de rongeurs…

Faire

Venir ici par beau temps calme, une heure avant le coucher du soleil. S’assoir en s’adossant confortablement à un arbre et en ayant une vue dégagée sur une assez longue portion du sentier. Au cours de l’heure suivante, vous verrez peut-être passer l’animal noir et blanc, qui sait, en compagnie de ses blaireautins.

Attention : Rouler prudemment la nuit sur les routes de campagne et forestières, surtout pendant les mois de février, mars, juillet et novembre correspondant à des périodes où les blaireaux se déplacent beaucoup et sont fréquemment victimes des automobiles.