RegardCet arbre est un frêne. Il serait imprudent de se réfugier sous ses branches en cas d’orage car, depuis l’Antiquité, cette essence a la réputation d’attirer la foudre ! Peut-être est-ce à cause de la grandeur atteinte par certains sujets. Celui-ci mesure déjà presque vingt-cinq mètres et pourra encore grandir d’une quinzaine de mètres, voire plus.
Flore, Nature
Forêt communale de Lahaymeix
Le Juré
48° 55′ 28.8″ N 5° 23′ 36.2″ E
Le tronc du frêne fourche dès la souche, conséquence du gel ou de l’abroutissement par un chevreuil du « bourgeon terminal » de sa tige principale. Celui-ci permet à l’arbre de croître en hauteur. Deux bourgeons latéraux ont repris le flambeau au printemps ayant suivi l’événement et il en a résulté une fourchure du tronc.
Une des deux pousses résultantes a connu une croissance beaucoup plus vigoureuse que sa jumelle. Elle forme une tige droite, cylindrique et élancée tandis que l’autre a dû pousser obliquement en tige maigrelette et sinueuse. À l’extrémité des tiges, les branches principales sont dressées presque verticalement, supportant des rameaux feuillus formant une masse arrondie et clairsemée.
Le long des deux tiges du tronc, on aperçoit des « nœuds », cicatrices d’anciennes branches apparues au fur et à mesure que l’arbre grandissait. Celles-ci se sont retrouvées progressivement ombrées par le feuillage des arbres alentours qui croissaient en même temps que le frêne et par les nouvelles branches de l’arbre apparaissant au-dessus d’elles. Leur feuillage ne captant plus suffisamment de rayons solaires, elles se sont étiolées puis sont mortes et se sont détachées du tronc par un mécanisme propre à tous les arbres, appelé « élagage naturel » ou « auto élagage ».
La nervure centrale de la feuille de frêne s’apparente à un axe sur lequel s’insèrent sept à quinze « folioles » en forme de pointe de lance, disposées par paire de part et d’autre de leur support, sinon celle de l’extrémité. Si vous regardez dans la litière sous l’arbre, vous ne trouverez pas de feuilles entières mais des folioles et des axes séparés. Ces derniers portent des cicatrices aux emplacements d’insertion des folioles. Ils se décomposent lentement et permettent, en toutes saisons, de reconnaître l’arbre sous lequel on les trouvera en abondance.
juin – septembre
On aperçoit sur l’arbre les feuilles qui sont placées par paire de part et d’autre du rameau qui les porte, les rameaux étant eux-mêmes disposés pareillement sur leur branche. Chaque étage de deux feuilles est disposé perpendiculairement au précédent, inscrivant le volume du rameau feuillu dans un cylindre, à la différence du rameau de hêtre qui est plat.
juin – septembre
Les feuilles du frêne sont vert foncé sur la face supérieure mais apparaissent vert clair et légèrement translucides quand, par beau temps, on observe le feuillage depuis le pied de l’arbre. Faites la même expérience sous un hêtre puis comparez la quantité de lumière que chaque arbre laisse passer à travers sa frondaison.
octobre – novembre
Les feuilles du frêne virent au jaune avant de se détacher précocement des rameaux. Elles tombent rarement entières au sol, la plupart des folioles se détachant de la nervure centrale pendant la chute.