RegardLe hêtre, au tronc habituellement bien cylindrique, est dit « vissé » à cause des cannelures en vrille qui déforment son fût. Elles se transforment sur la souche en autant de protubérances saillantes appelées « hanches » qui évoquent d’étranges pattes animales posées au sol. Mais les cannelures diminuent la valeur commerciale du tronc car, une fois récolté, il ne pourra pas être déroulé en fines plaques, ni être scié sans risque important d’apparition de fissures.
Selon les familiers des lieux, cette apparence serait la conséquence de conditions de croissance de l’arbre qui furent changeantes dans le temps. Celles-ci résulteraient du mode d’exploitation de la forêt qui prévalait ici autrefois, appelé « taillis sous futaie ». Il est caractérisé par la présence de deux étages bien marqués de végétation arborée. L’étage inférieur est constitué de tiges serrées exploitées tous les trente-cinq ans. L’étage supérieur prend la forme de grands arbres clairsemés qui seront conservés comme semenciers ou coupés une fois leur croissance achevée afin de servir de bois d’œuvre, étant alors âgés de cent à deux cents ans. Plus que centenaire, le hêtre a déjà connu plusieurs cycles pendant lesquels son tronc fut exposé en pleine lumière après la coupe du taillis, puis progressivement ombré par une nouvelle génération de jeunes arbres en croissance rapide. Mais cette explication n’est cependant pas validée par la science, pour laquelle le phénomène reste encore inexpliqué.
Nature
48° 54′ 04.7″ N 5° 23′ 14.0″ E
La circonférence du tronc est déjà remarquable. Comment l’évaluer ? En enserrant l’arbre dans vos bras et en utilisant votre corps comme instrument de mesure, ainsi que le préconise Léonard de Vinci avec son Homme de Vitruve. Exemple : si je fais le tour de l’arbre en deux longueurs de bras étendus et que je mesure un mètre soixante, alors je peux évaluer sa circonférence à trois mètres vingt.