RegardLe tronc de ce grand hêtre n’est pas cylindrique comme c’est le cas habituellement pour cette essence. Il présente des irrégularités de surface sous la forme de cannelures disposées en hélice. Pour cela, l’arbre est dit « vissé ». Sa valeur commerciale s’en retrouve amoindrie, le bois ne pouvant plus être déroulé en fines plaques ou présentant des risques de fissures au sciage. Cette apparence est due à des conditions de croissance de l’arbre qui ont été changeantes dans le temps. Elles résultent d’un mode d’exploitation de la forêt qui prévalait ici autrefois appelé « taillis sous futaie ». Dans le cadre de cette gestion, le hêtre a été conservé comme semencier et pour fournir du bois de charpente, tandis que les arbres poussant autour de lui étaient coupés tous les trente-cinq ans pour fournir du bois de chauffage. Plus que centenaire, il a déjà connu plusieurs cycles pendant lesquels son tronc fut brusquement exposé en pleine lumière après la coupe de bois, puis progressivement ombré par une nouvelle génération de jeunes arbres en croissance rapide. Ce « stress » a occasionné la formation des cannelures.
Autre conséquence pour lui du mode d’exploitation de la forêt : pendant les périodes suivant les coupes de taillis, l’arbre a été très exposé au vent. Le fréquent balancement du tronc sous l’effet des bourrasques a stimulé l’accroissement des « hanches », qui renforcent son assise.
Avec son port en colonne, ses hanches proéminentes, son écorce grise et lisse, le tronc du hêtre ressemble à une patte d’éléphant géant !
Flore, Nature
Forêt communale de Lahaymeix
Le Juré
48° 55′ 33.2″ N 5° 23′ 24.9″ E