RegardOn dénombre plus d’un millier d’espèces de mousses en France métropolitaine. Une dizaine d’entre-elles peuvent être observées aux abords du sentier, dont plusieurs à ce poste. A l’œil nu, elles se différencient par leur taille, la forme de leurs feuilles et parfois par leur couleur. Remarquez que certaines poussent sur des pierres ou sur de l’écorce saine, tandis que d’autres s’établissent sur de l’humus ou sur de la matière organique décomposée. Les conditions d’ensoleillement déterminent également la présence de certaines espèces plutôt que d’autres.
Flore
48° 55′ 25.8″ N 5° 21′ 36.3″ E
Collecter un échantillon de deux ou trois espèces et observer leur forme dans les plus petits détails visibles. Chaque brin est finement découpé et offre ainsi une surface d’échange très importante avec l’air ambiant. Les mousses peuvent ainsi intercepter l’eau atmosphérique et les particules en suspension dans l’air qui constituent une partie de leur nutrition. Cette capacité leur permet de vivre ailleurs que sur le sol, par exemple sur les branches des arbres.
Une espèce est particulièrement abondante ici, poussant en tapis dense. Elle est appelée « hylocomie ». Ses tiges génèrent une nouvelle pousse chaque année. Il est donc aisé d’évaluer leur âge en comptant le nombre d’étages de pousses vertes que chacune comporte.
juin – septembre
La sècheresse règne souvent dans le sous-bois et la mousse parait alors être morte de soif. En fait, elle mène une vie ralentie. Prélevez-en une poignée et évaluez son poids. Puis versez dessus de l’eau de votre gourde en mince filet jusqu’à ce que le végétal soit saturé de liquide. Évaluez à nouveau le poids de votre poignée de mousse. Vous venez ainsi de mettre en évidence la grande capacité des mousses à absorber et à retenir l’eau. Certaines espèces peuvent en stocker une quantité égale à douze fois leur poids à l’état sec.
Afin de pouvoir rester en activité en hiver, survivre à la sécheresse, se faire une place au soleil ou résister aux prédateurs, les mousses synthétisent et contiennent toute une gamme de produits chimiques. On y trouve des antigels, des antibiotiques, des répulsifs, des herbicides, des insecticides… Ils donnent une odeur caractéristique à certaines espèces : menthe, carotte, champignon, térébenthine… Ils confèrent aussi à toutes les mousses une saveur peu agréable, évoquant celle d’un champignon trempé dans la lessive ! Depuis la préhistoire, les hommes ont eu recours aux mousses tant pour leur propriétés mécaniques que chimiques. Ils en ont fait des couches pour bébés, du papier toilette, des semelles, des matelas, du calfeutrage, des emballages, ainsi que des pansements. Les pansements en mousse possèdent une plus grande capacité d’absorption que ceux confectionnées en ouate ou en fibre de coton. Ils permettent également une meilleure aération et une plus grande asepsie des plaies. Les services de santé des troupes américaines, canadiennes, anglaises et allemandes en firent un usage massif pendant la première guerre mondiale.
novembre – avril
Les mousses profitent de la pluie et de l’humidité de l’air caractérisant la période hivernale. Elles jouissent également d’une lumière plus importante que lorsque les arbres sont en feuilles. C’est pourquoi elles resplendissent de couleurs intenses. Pour elles, c’est donc la meilleure période de l’année, ainsi que pour ceux qui se plaisent à les observer !