RegardDans ce secteur, le bois mort est abondant. Ce facteur influe très positivement sur la biodiversité du milieu. Car le quart des espèces végétales et animales forestières qui ont été dénombrées en Europe sont directement dépendants de cette matière. Elles s’en nourrissent ou exercent une prédation sur ses consommateurs, voire, une prédation sur les prédateurs ! Bactéries, champignons, lombrics, escargots, limaces, insectes et autres petits animaux participent inlassablement à la transformation du bois mort en humus fertile, ainsi que de toutes les autres matières organiques mortes mises à leur portée. Outre les matières végétales mortes cette « nécromasse » comprend les excréments, les cadavres, les poils et les plumes de mue. Imaginez le paysage en place sans l’action des décomposeurs de cette nécromasse. Les cadavres et les déjections pollueraient les sources tandis que les arbres mourraient de faim, leurs racines plongeant dans une couche toujours plus épaisse de matière organique indigeste !
Flore
48° 55′ 20.2″ N 5° 27′ 02.4″ E
Ramassez et cassez du bois mort. Celui qui est récemment tombé à terre est compact, tandis que le vieux bois mort, déjà presque digéré par les champignons, montre de nombreuses cavités. Il donnera un humus retenant bien l’eau car agissant comme une éponge. La forte proportion de bois pourri parmi les échantillons que vous prélèverez démontre que le bois mort subit ici une rapide dégradation, favorisée par l’humidité, l’ombrage et l’absence de vent.
Soulevez l’écorce morte pour découvrir quelques-uns des habitants du bois mort.Les cloportes se cantonnent aux emplacements très humides, ne supportant pas l’air sec, tout comme les mille-pattes. Parmi ces derniers, les « chilopodes », sont des prédateurs de petits animaux tandis que les « iules » sont végétariens et détritivores. Les écorces à demi-décollées offrent un abri aux papillons de nuits, aux cocons d’araignées et parfois à une chauve-souris.