RegardLa végétation d’une pâture prend un aspect différent selon qu’elle est occupée par des chevaux, des bovins ou des moutons.
Les chevaux font leurs crottins et urinent régulièrement dans les mêmes zones de ce parc. Ils délaissent les plantes qui y poussent et qui y pousseront l’année suivante. Ces emplacements, appelés « refus », occupent ici le sixième de la prairie. Ils forment de larges taches de végétation haute. A l’inverse, les vaches déposent leurs bouses sur l’ensemble du terrain qu’elles pâturent. Elles ne consomment pas l’herbe qui a été souillée par leurs déjections, ni celle qui poussera dessus. Mais elles broutent néanmoins tout autour, laissant des refus en petites taches d’herbe haute dispersées parmi l’herbe tondue. Comme les vaches, les moutons dispersent leurs crottes mais ne créent pas de refus et tondent partout l’herbe à ras. Les parcs où ils broutent ressemblent à des terrains de golf.
Les chevaux coupent l’herbe à un ou deux centimètres au-dessus du sol, contrairement aux vaches qui lui laissent trois ou quatre centimètre de hauteur de feuille. Cette tonte à ras laisse la lumière parvenir au sol. Les mousses en profitent pour s’installer en toute quiétude, n’étant pas comestibles. Elles concurrencent alors le tapis d’herbe nutritive qui devient plus clairsemé. Aux emplacements où le pâturage est excessif (surpâturage), le sol se couvre de Boutons d’or, qui ne seront pas consommés, car toxiques.
Souvent, les chevaux au parc se détendent en galopant, changeant parfois brusquement de direction. Leurs glissades de sabots ont décapé l’herbe, mettant le sol à nu. L’exposition du sol à la lumière solaire a déclenché la germination de graines apportées par le vent : chardons et pissenlits.
Faune, Flore
48° 53′ 34.0″ N 5° 24′ 02.6″ E
Dans les refus, quelques buissons d’aubépines et de prunelliers se sont déjà établis. Les chevaux apprécient leur feuillage. Mais leur lisière avec la prairie forme un vrai mur de branchettes épineuses. Si par la suite vous observez des touffes des mêmes espèces poussant en forêt ou au bord des champs, vous verrez qu’elles sont beaucoup plus claires et moins épineuses que celles-ci. La multiplication des épines est réponse de ces essences à leurs prédateurs : « Tu broutes un de mes rameaux : j’en fais repousser quatre à sa place, encore plus épineux que lui ! ». Ainsi, les chevaux ne peuvent plus engager leur tête ou leurs corps entier dans ces buissons pour manger le feuillage à leur guise ou pour arracher des lambeaux d’écorce aux troncs. Ils doivent désormais se contenter des jeunes pousses qui émergent du bouclier d’épines.
Une haie est en train de se former entre le chemin et la clôture du parc. Elle est principalement constituée de frênes. On reconnait ces arbres aux divisions de leurs branches en fourches à trois brins et à leurs feuilles divisées en « folioles » ovales, pointus et finement dentés. Malgré son apparence bien ordonnée, la haie n’a pas été plantée par l’homme. En fait, elle résulte de la germination de graines apportées par le vent qui ont eu la chance de tomber sur l’étroite bande de terre située entre la clôture du parc et le chemin. Les jeunes plants issus de graines tombées dans le pré ont tous été broutés à peine sortis de terre, tandis que le piétinement, le fauchage, les labours ou les herbicides ont eu raison de ceux qui ont germé sur le chemin ou dans les champs avoisinants.
Si un cheval s’approche de la clôture, placer un très petit morceau de pain ou de biscuit dans le creux de votre paume et lui proposer comme friandise, en gardant la main bien ouverte à plat et doigts serrés. Le cheval le prélèvera sans difficulté ni brutalité, ayant la pointe des lèvres si sensible et habile qu’il est capable de saisir en douceur un seul grain d’orge ou d’avoine.
juin – septembre
Cueillez quelques branchettes feuillues de frêne et jetez-les dans la prairie, à proximité des chevaux. Ceux-ci ne tarderont pas à venir les brouter, même si l’herbe est disponible en abondance. En fait, les chevaux préfèrent souvent les feuillages et les rameaux des arbres aux plantes herbacées. En broutant les jeunes plants, les chevaux peuvent faire disparaître la forêt, le renouvellement des arbres devenant impossible.