RegardDepuis ce point, vous apercevez plusieurs pins qui furent couchés par le vent, tous disposés dans la même direction. Ce fait permet de supposer qu’ils furent victimes de la même tempête. En se renversant, les arbres ont exposé au jour leurs grosses racines qui partent de la base du tronc. Dans leur mouvement, celles-ci ont arrachés au sol une galette de terre argileuse mêlée à des cailloux calcaires.
Flore
48° 53′ 27.3″ N 5° 24′ 36.1″ E
Alors que la chute des arbres remonte à plusieurs années, la galette de terre semble toujours solidement emprisonnée dans une sorte de cage formée par les racines proches de la base de l’arbre. De cette masse, sortent d’autres racines disposées en couronne et qui courraient autrefois presque horizontalement sous la surface. Elles sont appelées «racines traçantes » et ont une double fonction pendant la vie de l’arbre. D’une part, elles permettent aux plus fines racines qui s’y attachent de pomper l’eau contenue dans le sol sur une vaste surface tout autour du tronc. D’autre part, elles arriment solidement au sol la cage de racines et sa galette de terre, à la manière de haubans. L’ensemble assure l’ancrage de la partie aérienne de l’arbre.
À dix pas du chemin, vous pouvez apercevoir un pin qui est tombé sur un jeune arbre. Celui-ci s’est plié sans se rompre et a émis de nouvelles branches dressées droites vers le ciel. Le pin couché est encore muni de plusieurs grands moignons de racines traçantes qui pointent vers le ciel. Son tronc ne reposant pas à terre, il est ainsi mieux préservé de l’humidité que les autres arbres qui furent déracinés en même temps que lui et qui sont déjà presque entièrement dégradés par les mousses et par les champignons. Mais si vous vous approchez, vous verrez qu’il est marqué de plusieurs gros trous alignés faits par un Pic noir à la recherche de fourmis. Au sol, vous apercevrez les gros copeaux orangés arrachés par le bec de l’oiseau. Ces cavités vont provoquer la cassure prochaine du tronc et sa chute à terre.
La galette de terre et de cailloux prise entre les racines d’un arbre couché par le vent recèle parfois des objets plus inattendus : fossiles, minéraux rares, ossements d’animaux morts dans leur terrier ou indices archéologiques tels que cendres, charbons, éclats de poteries, silex taillés, munitions…