Qu’y-a-t-il là, juste sous vos pieds ?

RegardEssayez de rassembler des indices permettant d’apprécier les conditions de vie des arbres des environs.

Les ornières du chemin découvrent un affleurement d’argile. Prélevez-en une motte. Vous pouvez la modeler finement sans qu’elle ne se fracture, preuve de sa pureté. Si elle est trop sèche, humidifiez-la préalablement dans une flaque d’eaupour l’assouplir.

La haute teneur en argile du sol laisse supposer que celui-ci possède d’importantes réserves en eau qui peuvent abondamment alimenter les racines des arbres.

Ramassez quelques-uns des cailloux qui parsèment le chemin. De couleur blanc jaunâtre, certains laissent voir de petits morceaux de coquillages. Ils proviennent du banc de roche calcaire présent à faible profondeur dans le sous-sol, témoignant que celui-ci a été fracturé par le gel et qu’il présente donc des ruptures de continuité sous la forme de failles.

Les failles réalisent un drainage qui évite à la couche supérieure d’être saturée d’eau. Ainsi, de l’air peut circuler autour des racines des plantes et leur fournir l’oxygène dont elles ont besoin.

Grattez la litière de feuilles mortes qui recouvre la terre argileuse. Sa faible épaisseur démontre qu’elle se dégrade rapidement en sels minéraux. S’ajoutent à ceux-ci les particules fertiles charriées par les eaux de ruissèlement venant du plateau.

Les racines des arbres disposent donc ici de tous les nutriments nécessaires à l’élaboration de la sève.

Remarquez la relative fraicheur des lieux à toute heure de la journée, due à l’orientation de la pente du vallon, matérialisée ici par le chemin. Celui-ci pointe vers le nord-est. Le terrain alentour est donc peu exposé à l’ensoleillement direct, permettant à de l’air frais et humide de stagner fréquemment au-dessus du sol.

Ce microclimat limite la quantité d’eau transpirée par le feuillage des arbres et, par conséquent, la quantité d’eau prélevée dans le sol par leurs racines.

Nous sommes donc ici en présence d’un sol possédant de bonnes réserves d’eau, assez fertile et aéré. Son exposition limite les besoins en eau des arbres qui s’y établissent.

 

À propos

    • Type de point

      Flore, Nature

    • Nom du site

      Forêt communale de Lahaymeix

    • Lieu-dit

      Le Juré

    • Coordonnées GPS

      48° 55′ 43.1″ N 5° 23′ 27.5″ E

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Depuis ce poste, vous apercevez deux grands arbres proches l’un de l’autre, avec un tronc assez mince, compte tenu de leur hauteur, et en cylindre régulier jusqu’aux premières branches principales. Ce sont des érables sycomores. Leur vitalité démontre que ce milieu est à la convenance de cette essence forestière qui apprécie l’humidité de l’atmosphère ainsi qu’un approvisionnement régulier de ses racines en eau et en nutriments. Mais elle ne supporte pas un sol saturé d’eau, même temporairement. Autres essences ici à leur aise : le chêne, le charme et le hêtre.

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Approchez-vous des deux sycomores et comparez l’apparence respective de leur écorce. Au vu des différences qu’elles présentent, on pourrait prendre les arbres pour deux essences distinctes. En fait l’aspect d’une écorce peut changer avec l’avancement en âge de l’arbre. L’écorce gris jaunâtre de l’érable sycomore le plus proche du sentier se détache çà et là en petites plaquettes rectangulaires. C’est le signe que l’arbre a achevé récemment sa croissance en hauteur. Celle de son voisin se détache en grosses plaques de toutes les formes. Celles-ci apparaissent quand l’arbre commence à se faire vieux.