RegardVous cheminez en lisière d’une forêt, à proximité d’un vallon herbeux, parsemé d’arbres et d’arbustes, et parcouru par un ruisseau. Vous pourrez plus facilement apprécier le paysage ouvert en descendant le talus du chemin jusqu’à la clôture barbelée. Le lieu est très favorable à l’écoute des cris et des chants d’oiseaux, tant des bois et que des campagnes. En effet, d’une part, la très grande majorité des oiseaux dits « forestiers » nichent et s’activent en fait dans les lisières, tandis que nombre d’oiseaux qui se nourrissent dans les espaces ouverts ont besoin de vieux arbres, de buissons ou de haies pour nidifier ou pour se reposer. D’autre part, de nombreux oiseaux s’abreuvent et se baignent chaque jour, même en hiver. Ils apprécient donc particulièrement de pouvoir s’établir à proximité d’un point d’eau permanent. A l’intérêt ornithologique du lieu s’ajoute celui de sa bonne acoustique, le relief amplifiant les sons de proximité et faisant barrage aux bruits qui viennent du lointain.
Faune
48° 55′ 57.2″ N 5° 25′ 44.0″ E
janvier – janvier
Le rouge-gorge, le merle, le pinson et la mésange charbonnière chantent aux premiers rayons de soleil.
février – février
On entend les premières trilles de la grive draine, des mésanges et du verdier, ainsi que les pies qui se chamaillent en jacassant. Dès le coucher du soleil résonnent les hululements des chouettes et des hiboux.
mars – mars
L’alouette des champs grisolle dès les premiers beaux jours du mois. Les chants flutés de la grive musicienne ou de la fauvette à tête noire et les gazouillis du pinson des arbres se font entendre dans la deuxième quinzaine, en même temps que les « hennissements » du pic vert, ici appelé « grand poulain ». Pics noirs et pics épeiches commencent leur tambourinage.
avril – juin
C’est la période de l’année la plus favorable à l’écoute des chants. C’est à l’aube qu’ils sont émis avec le plus d’intensité. Ils permettent souvent de localiser l’oiseau émetteur. Mais le doux roucoulement de la tourterelle des bois, qui conjugue deux émissions de sons émises simultanément par la gorge de l’oiseau, semble émaner de plusieurs emplacements à la fois, tandis que la petite grive musicienne qui vous charme de ses trilles se tient peut-être à cinq cents mètres de vous !
Certains oiseaux restent silencieux après l’accouplement et d’autres, tels les merles, continuent de chanter pendant la nidification. Les oiseaux qui élèvent une deuxième ou troisième couvée à l’instar des grives et des troglodytes, se remettent à chanter avant une nouvelle ponte.
avril – juillet
S’assoir confortablement au coucher du soleil, l’oreille aux aguets pour écouter le concert du rossignol ou bien, le cri d’appel des jeunes rapaces nocturnes ayant quitté leur nid. Ils incitent ainsi leurs parents à venir les nourrir. Celui des bébés chouettes hulottes est assez discret, rauque et plaintif, celui des bébés hiboux moyen-duc est très strident et porte loin.
juillet – août
Dès juillet, les chants mélodieux s’estompent mais on continue à entendre les cris de contact et d’alarme. Ils peuvent servir à exprimer une demande ou la frayeur, à signaler une menace ou l’absence de danger perçu, à affirmer une position hiérarchique de dominant ou de dominé… Certains cris servent à intimider un éventuel prédateur ou à détourner son attention. Ceux de la fauvette à tête noire ressemblent au bruit de deux cailloux entrechoqués. Les craillements du geai des chênes et de la corneille noire mettre en alerte tous les oiseaux et mammifères de la forêt.
septembre – octobre
Le sifflement du rouge-gorge revient au premier plan. S’amorce une timide reprise de quelques chants par des oiseaux défendant leur territoire contre de nouveaux arrivants venus de contrées plus nordiques : mésanges, merles, grives…
novembre – décembre
Le silence de la forêt est ponctué par le croassement de corbeaux qui se regroupent en dortoirs et par les cris d’alarme d’oiseaux hivernants : buses, corneilles, geais…Des bandes de petits passereaux en espèces mélangées, essentiellement des mésanges, pépient en se déplaçant de buisson en buisson. On entend le martellement des pics délogeant des insectes dans le bois mort ou les discrètes percussions du bec de la sitelle sur l’écorce des vieux arbres moussus.